En novembre, déi aner s’est rendu dans les rues animées de notre capitale pour prendre le pouls concernant la question des réfugiés au Luxembourg. Alors que l’article précédent évoque les défis auxquels sont confrontés les réfugié.es, et en particulier les réfugié.es queers, au Luxembourg, le Vox-pop s’intéresse à l’opinion publique sur la question. Comme, sur le papier, la moitié de la population du Luxembourg (47,2 % en 2024) n’est pas luxembourgeoise, le multiculturalisme est souvent présenté comme faisant partie de notre ADN national. Lorsque l’on pose des questions factuelles et provocantes sur le sujet, de nouvelles nuances sur les habitant.es et leur relation avec les réfugiés semblent émerger.

Tim, 15 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugiés et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Je pense que la situation a été bien gérée. Nous n’avons pas beaucoup de problèmes. Si vous me demandez mon avis, je dirais que la situation a été bien gérée. Cela ne me pose aucun problème.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est plutôt positif ou plutôt négatif ?
Je pense les deux. Certains n’apportent pas grand-chose, mais d’autres travaillent ici, font de bonnes choses et sont très bien intégrés. Mais je pense que lorsqu’ils […] ne travaillent pas, ils ne sont pas vraiment bénéfiques pour le Luxembourg.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ? Comment cela s’est-il passé ?
Oui, parfois. Ils étaient très gentils. Dans l’ensemble, l’interaction a toujours été bonne.

Pensez-vous que les réfugiés rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les locaux ?
Je pense que c’est peut-être un peu le cas, mais pas vraiment.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié ?
Je pense que j’irais en Suisse parce que c’est un pays assez sûr.

Alex, 62 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Eh bien, je pense qu’en général, il y a un problème avec les réfugiés. En fait, c’est plus ou moins comme ça : Les gens veulent venir ici parce qu’ils ont des problèmes avec leur pays d’origine, mais comme on dit, c’est la masse qui fait la différence. Si j’ai un hôtel avec cinq chambres et que soudain 200 personnes arrivent, il n’y a plus d’espace pour accueillir tout le monde. Et cela peut être problématique. Il n’y a pas lieu d’être raciste envers qui que ce soit, cela n’a rien à voir avec le fait d’être contre une population ou une couleur de peau. Il s’agit de problèmes de grande ampleur. Il faut des infrastructures.

Même si les gens sont prêts à les accueillir, il faut veiller à ce qu’il y ait des écoles, des classes pour intégrer les enfants, mais aussi un soutien pour les parents. L’intégration doit être active. Ces personnes viennent d’horizons culturels différents, ce qui pose des problèmes que l’on ne peut nier. Nous avons nos habitudes et ils ont les leurs. S’il s’agit d’une ou deux familles, c’est bien, c’est intéressant. Mais s’il y en a plus, c’est un problème. Certains sont actifs la nuit, d’autres le matin. Ce sont des différences culturelles ; chacun est différent. Un berger allemand est un berger allemand, un teckel est un teckel. Mais pour que nous puissions nous entendre, il faut qu’il y ait des règles et que chacun fasse des efforts.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugiés apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est surtout du bon, du mauvais ou un mélange des deux ?
Ce serait positif s’ils pouvaient s’intégrer dans le marché du travail et apporter quelque chose. Mais je trouve dommage que, comme on peut le voir en Allemagne, malgré le nombre élevé de réfugiés, il y ait toujours une pénurie de travailleurs qualifiés. Il y a une inadéquation. Si nous devons accueillir autant de réfugiés, nous devrions avoir la main-d’œuvre qualifiée dont nous avons besoin. Bien sûr, nous avons besoin de main-d’œuvre étrangère, mais la qualité doit suivre aussi.

Avez-vous déjà rencontré des réfugiés ? Comment cela s’est-il passé ?
J’ai eu ma propre entreprise et j’ai employé plusieurs d’entre eux. Cela peut bien se passer. Mais je dois dire que je suis généralement déçu parce que la plupart d’entre eux ne veulent pas faire l’effort, ni d’apprendre les langues, ni fournir la qualité de travail requise. Il ne suffit pas de dire que l’on veut un emploi, il faut faire un effort pour l’obtenir.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié ?
J’aimerais aller dans un pays comme la Suisse ou les pays voisins. Mes parents étaient des réfugiés. Pendant la guerre, nous avons été évacués et avons dû fuir. Dans ma famille, nous connaissons cela. Mais nous sommes partis pour revenir. Quant [aux réfugiés], ils veulent rester. Ils doivent donc faire un effort, comme l’ont fait mes parents.

Claudio, 60 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
C’est difficile à dire car nous n’en parlons pas beaucoup. Votre question est vraiment compliquée. D’après ce que je peux observer, le Luxembourg n’est pas l’un des pires pays dans ce domaine. Mais je pense qu’il serait préférable de parler davantage des aspects positifs que des aspects négatifs.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugiés apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est plutôt positif, plutôt négatif, ou un mélange des deux ?
Le Luxembourg a toujours été un pays d’immigrants. Je suis un enfant d’immigrés. Je pense que la complexité du Luxembourg réside dans le fait que nous ne sommes pas toustes « vraiment » d’ici. C’est, à mon avis, une voie que l’Europe devrait adopter.

Pensez-vous que les réfugiés rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les locaux ?
Il est évident que plus il y a de gens, plus cela peut avoir un impact sur la situation du logement. Si les projets de construction ne suivent pas le développement, et si les emplois ne s’adaptent pas non plus, cela peut bien sûr avoir un effet. Il est donc important que les responsables politiques veillent à ce que la situation reste équilibrée. Je vis ici depuis 60 ans.

Si une guerre éclatait au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié ?
Difficile à dire, mais j’irai en Sicile.

Pascale, 63 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Je dois avouer que je ne m’informe pas beaucoup sur ce sujet pour l’instant. Il est difficile de se prononcer sur ce sujet sans être informé.e. Je ne regarde pas vraiment les informations en ce moment.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est surtout du bon, du mauvais ou un mélange des deux ?
Le fait que les réfugiés existent est déjà un problème. Cela ne devrait même pas arriver. Ce sont des gens qui doivent quitter leur environnement, quelle qu’en soit la raison. Donc, pour ces personnes, ce n’est pas positif, c’est certain.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ? Comment cela s’est-il passé ?
Oui, des expériences positives aussi, mais c’était il y a longtemps.

Pensez-vous que les réfugiés rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les habitants de la région ?
Je n’en sais rien. En principe, un réfugié n’a pas le droit de travailler immédiatement. Je dirais donc que les réfugiés ne changent ni n’aggravent la situation de l’emploi. Quant à la crise du logement, je ne sais pas où est le problème. On construit partout, on voit de grandes résidences se construire. Les prix ne sont pas toujours abordables, mais bon.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié ?
Je ne sais pas. Normalement, je ne pense pas que l’on puisse choisir. Mais dans ce cas, je choisirais d’aller au paradis.

Tom, 55 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Eh bien, je ne pense pas que ce soit si mal. Mais je pense que lorsqu’iels viennent ici, ce n’est pas très bien lorsqu’iels se retrouvent dans un centre et qu’on a l’impression qu’iels n’ont rien à faire de la journée.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? S’agit-il surtout de bonnes choses, de mauvaises choses ou d’un mélange des deux ?
Les deux. Je pense qu’il est toujours bon de mélanger les cultures. Cela peut être négatif pour d’autres personnes défavorisées qui ne sont pas des réfugié.es politiques parce qu’elles sont pauvres et n’ont rien. Elles peuvent se sentir négligées par rapport aux réfugié.es politiques, car il semble qu’on leur accorde plus d’attention et de soutien.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ?
Non, pas directement.

Pensez-vous que les réfugié.es rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les habitants de la région ?
Non, je ne pense pas.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié.e ?
Peut-être pas dans un pays arabe, parce qu’ils ne respectent pas les droits humains comme c’est le cas ici en Europe occidentale. Je choisirais peut-être la Suisse.

Marie-Jeanne, 79 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
En général, je pense qu’ils gèrent bien la situation des réfugié.es, mais je dirais qu’aujourd’hui, c’est assez. Pour un si petit pays, nous en avons déjà beaucoup. Je pense que ça suffit.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est surtout du bon, du mauvais, ou un mélange des deux ?
Je dirais que s’iels se comportent correctement et trouvent un emploi, c’est quelque chose de positif. Car nous avons besoin de travailleur.euses.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ?
Non.

Pensez-vous que les réfugié.es rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les habitants de la région ?
Non.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié.e ?
En Italie, parce que j’aime ce pays et sa langue.

Caroline, 16 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Je pense qu’ils le font bien. Ils essaient de bien les intégrer.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est plutôt positif, plutôt négatif, ou un mélange des deux ?
Je pense que c’est positif. Iels ne font rien de mal.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ? Comment cela s’est-il passé ?
Oui. Dans mon école, il y a une classe avec des réfugié.es, et parfois nous parlons ensemble. C’est bien. Nous leur demandons d’où iels viennent ou ce qu’ils font, ce qu’iels étudient en classe par exemple. Parfois, nous ne nous comprenons pas, mais ce n’est pas grave.

Et pensez-vous que votre expérience avec elleux est positive ? Avez-vous appris quelque chose de nouveau ?
Oui. Nous apprenons de nouvelles choses sur leurs cultures.

Vous pensez donc que c’est une bonne chose qu’il y ait une classe pour les réfugié.es ?
Oui.

Pensez-vous que les réfugié.es rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les habitant.es de la région ?
Je ne sais pas vraiment.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié.e ?
Je pense que j’irai en France, parce que c’est le pays le plus proche et que nous parlons français. Ou en Allemagne.

Daniela, 56 ans.

Que pensez-vous de la manière dont le Luxembourg gère la crise des réfugié.es et aide les réfugié.es et les demandeur.euses d’asile à s’intégrer ?
Je pense qu’ils le font bien. Ils essaient, ils ont aussi un nouveau centre, le SIA (Service d’intégration et d’accueil) pour les personnes nouvellement arrivées au Luxembourg.

Selon vous, qu’est-ce que les réfugié.es apportent au Luxembourg ? Est-ce que c’est surtout bon, mauvais ou un mélange des deux ?
Je ne sais pas. Cela pourrait être positif si les gens les acceptent et s’il y a vraiment une intégration qui est faite, et non pas simplement les mettre dans une boîte dans un foyer de réfugiés et les laisser livré.es à elleux-mêmes. Dans ce cas, ce ne serait positif ni pour le Luxembourg ni pour les réfugié.es.

Avez-vous déjà rencontré des réfugié.es ? Comment cela s’est-il passé ?
Oui, très bien. J’ai eu des expériences avec des enfants, et aussi avec des réfugié.es ukrainiens. J’ai eu un contact très personnel [avec eux].

Pensez-vous que les réfugié.es rendent plus difficile la recherche d’un logement ou d’un emploi pour les habitant.es de la région ?
Non, je ne dirais pas cela.

S’il y avait une guerre au Luxembourg et que vous deviez partir, où iriez-vous en tant que réfugié ?
J’irais certainement en Italie, qui est mon pays et que j’aime. C’est là que je me sens bien, mais j’espère qu’il n’y aura pas de guerre pour qui que ce soit. J’espère que les gens seront plus sensibles à tous ces réfugié.es, parce que je vois que c’est très dur [pour les réfugié.es]. Je suis fille d’immigrés, pas à cause de la guerre, mais c’était quand même très difficile parce que les Luxembourgeois.es ont tendance à être très fermé.es…

Article traduit de l’Anglais.